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5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 18:11

 

 

EMOTION A L'ELYSEE

Le président de la République est mort .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Émotion à l'Élysée. Le président de la République est mort dans les bras d'une admiratrice.

 

 

16 février 1899 La mort heureuse de Félix Faure Le «Président Soleil» en raison de son amour du faste.* «

 

 

La victime, Félix Faure, était un bel homme de 58 ans avec une fine moustache tournée à la façon de Guy de Maupassant. Ses contemporains le surnommaient affectueusement le «Président Soleil» en raison de son amour du faste.

On raconte que, recevant à l'Élysée une grand-duchesse russe, il se fit servir à table avant elle. La grand-duchesse proteste et le président répond sans réfléchir : «C'est l'usage à la cour de France !».

 

La rumeur publique crut d'abord que sa compagne des derniers instants était Cécile Sorel, une actrice célèbre du moment. On sut seulement dix ans après qu'il s'agissait d'une demi-mondaine dénommée Marguerite (Meg) Steinheil, épouse d'un peintre en vogue (elle assassina plus tard son mari mais fut acquittée de ce crime).

 

 

 

 

 

 

Meg Streinheil

 

 

 

 

 

Très vite, on se raconta de bonnes histoires sur la fin heureuse de Félix Faure, comme celle-ci :Tandis que la dame s'était dégagée et esquivée, les domestiques avaient transporté le président inconscient dans son lit. Le curé de l'église voisine de la Madeleine, appelé d'extrême urgence, demanda en arrivant :
– Le président a-t-il toujours sa connaissance ?
– Non, on l'a faite sortir par derrièr
e.

Fatale pilule

Avant de recevoir ses amies, Félix Faure avait coutume d'absorber une dragée Yse à base de phosphure de zinc. Ce médicament, le Viagra de l'époque, avait la vertu d'exciter les virilités défaillantes mais il avait aussi pour effet de bloquer la circulation rénale  .Le jour de sa mort, comme il attendait Mme Steinheil, il avait demandé à l'huissier de sonner deux coups à son arrivée. Voilà que sonnent les deux coups : le président avale en hâte une dragée Yse. Mais l'huissier a fait une erreur. C'est l'archevêque de Paris qui entre dans le bureau élyséen. Et après lui arrive le prince de Monaco.

 

 

 

Quand enfin l'huissier sonne pour de bon les deux coups, le président congédie son visiteur. Il a encore le temps d'avaler une deuxième dragée. Celle-ci lui sera fatale... Survolté par la prise médicamenteuse et l'ardeur de sa compagne, Félix Faure succombe non sans avoir arraché à celle-ci une touffe de cheveux !Georges Clemenceau ne fut pas en reste de bons mots. «Il a voulu vivre César, il est mort Pompée», dit-il du président en guise d'oraison funèbre. Il dit aussi : «Félix Faure est retourné au néant, il a dû se sentir chez lui».

Conséquences d'une mort impromptue

Félix Faure possède une belle avenue parisienne, une station de métro et une rue à son nom bien qu'il n'ait rien accompli de marquant... comme la plupart des autres Présidents de la IIIe République. On retient seulement qu'il ébaucha une alliance avec la Russie en recevant le tsar Nicolas II, qu'il s'opposa à la révision du procès de Dreyfus et que son gouvernement dut céder aux Anglais le Soudan après le bras de fer de Fachoda.

 

 

 

Deux jours après sa mort, les députés et les sénateurs réunis en Congrès à Versailles élisent Émile Loubet pour lui succéder à la présidence de la République. Cette élection sème la consternation chez les antidreyfusards. Il est conspué dans la rue aux cris de «Élu des Juifs !»

 

 

 

Le 23 février, pendant les funérailles de l'ancien président, le journaliste Paul Déroulède tente d'entraîner un général dans un coup d'État parlementaire en vue de préparer la guerre de revanche contre l'Allemagne. Le polémiste est banni. Mais, de retour en France en 1905, il n'aura de cesse d'exciter les esprits contre l'Allemagne... Il n'y réussira que trop bien.

 

Morale et Belle Époque .

L'aventure du président Félix Faure n'a guère scandalisé ses contemporains de la «Belle Époque».

Dans cette période qui précède la Grande Guerre de 14-18, les privilégiés donnaient libre cours à leur appétit de jouissance... peut-être pour mieux dissimuler leurs angoisses existentielles (ce fut l'une des rares époques où le taux de suicide des classes aisées se révéla supérieur à celui des classes inférieures, ainsi que l'a noté l'historien Emmanuel Todd dans son essai : Le fou et le prolétaire).

Ilétait admis à la fin du XIXe siècle que les bourgeois mènent grand train et ne s'embarrassent pas des principes moraux qu'ils imposaient à leur épouse. Ainsi, on se moquait gentiment du leader républicain Georges Clemenceau qui affichait partout ses innombrables conquêtes. Mais l'on trouvait normal qu'il divorce de son épouse américaine, mère de trois enfants, et la renvoie aux États-Unis en 3e et dernière classe après qu'il l'ait surprise dans les bras d'un soupirant. Le vieux Ferdinand de Lesseps, qui épousa à 64 ans une jeunette de 22 et lui fit 12 enfants, n'en continua pas moins de papillonner dans les maisons closes comme le voulaient les coutumes de l'époque. Un policier affecté à sa surveillance rapporte sa visite à 3 jeunes prostituées, à 85 ans sonnés.Outre-Manche, David Lloyd George, Premier ministre britannique aux heures sombres de la Grande Guerre, était connu pour être «incapable de fidélité». Ainsi lui arrivait-il d'avoir six maîtresses en même temps. Cette performance devait sans doute paraître modeste au roi Edouard VII, fils de l'austère Victoria, dont les frasques faisaient le bonheur des gazettes et lui valaient une immense popularité..... Morale et Belle Époque . L'aventure du président Félix Faure n'a guère scandalisé ses contemporains de la «Belle Époque». Dans cette période qui précède la Grande Guerre de 14-18, les privilégiés donnaient libre cours à leur appétit de jouissance... peut-être pour mieux dissimuler leurs angoisses existentielles

 

Publié  par horobindo

 

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